Des défaites légendaires qui ont changé l’histoire
Le livre revient sur plusieurs matchs ou courses où l’enjeu dépasse très largement le cadre du sport :
- Le « Miracle de Berne » 1954 : la Hongrie, considérée comme la meilleure équipe du monde, s’incline en finale face à l’Allemagne de l’Ouest. On y lit à la fois la renaissance allemande et la fin d’une époque dorée pour le football hongrois.
- Le Maracanaço de 1950 et le 7–1 de 2014 : deux traumatismes brésiliens à domicile, qui touchent l’identité nationale autant que le tableau d’affichage.
- France–Afrique du Sud 1995 en rugby, avec tous les non-dits politiques et l’absence d’arbitrage vidéo qui pèse encore dans les mémoires françaises.
Ces défaites ne sont pas juste « célèbres » : elles s’inscrivent dans une histoire collective.
Des « perdants magnifiques » devenus plus grands que leurs vainqueurs
L’un des grands plaisirs du livre, c’est la galerie de portraits de sportifs brillants qui ont souvent échoué au pire moment :
- Laurent Fignon et son Tour de France 1989 perdu pour quelques secondes ;
- Thomas Voeckler qui porte le maillot jaune avec courage avant de le céder dans les Alpes ;
- Greg Norman au Masters d’Augusta 1996, champion qui se désagrège trou après trou ;
- Roberto Baggio et son penalty manqué en finale de Coupe du monde 1994, transformé en symbole national ;
- Jarno Trulli, pilote rapide mais rattrapé sans cesse par des problèmes mécaniques, des choix d’écurie et la malchance.
Le livre montre comment ces défaites légendaires du sport mondial ont parfois renforcé la dimension humaine de ces athlètes, au point de les rendre plus attachants que certains vainqueurs.
Les malédictions de villes et de clubs : quand la lose devient identité
Autre axe important : la lose vue non plus à travers un seul match, mais à l’échelle d’une ville entière ou d’un club :
- Cleveland : des Browns aux Cavaliers en passant par les Indians/Guardians, toute une région semble vivre sous une sorte de nuage permanent, entre déménagements de franchises, finales perdues et scénarios cruels.
- Boston et la « malédiction du Bambino », après la vente de Babe Ruth : 86 ans de frustrations avant la libération de 2004.
- Chicago et la « malédiction de la chèvre » : 108 ans d’attente pour les Cubs avant le titre de 2016.
Ces chapitres permettent de comprendre comment les défaites légendaires du sport mondial peuvent structurer une culture de supporters, avec rites, blagues, superstitions, et parfois même de vraies blessures identitaires.
Les défaites absurdes : bugs, bouteilles, erreurs administratives
Le livre ne se limite pas aux grands drames classiques. Il consacre aussi beaucoup de pages à des loses totalement invraisemblables :
- une équipe de basket allemande, les Paderborn Baskets, pénalisée à cause d’une mise à jour informatique qui retarde le début du match ;
- un club chilien impliqué dans une tricherie énorme autour d’un fumigène et d’une fausse blessure ;
- un coureur africain qui quitte un grand tour cycliste après s’être blessé à l’œil avec le bouchon de sa bouteille de prosecco lors du protocole ;
- une finale de badminton français annulée car les deux finalistes partagent la même chambre… et deviennent cas contact Covid.
Là, on touche à une dimension presque absurde des défaites légendaires du sport mondial, où la défaite ne vient même plus du terrain, mais du règlement, de la technique ou de la malchance pure.