Le livre L’Imposture Warren : une déconstruction méthodique
L’Imposture Warren ne se contente pas de critiquer : il analyse comment les Warren ont su exploiter la crédulité et les angoisses collectives, en s’appuyant sur le contexte social et médiatique des années 1970-80.
À partir des années 1970 et surtout dans les années 1980, les États-Unis traversent une période marquée par une montée de l’angoisse collective autour du paranormal et du satanisme. Ce phénomène, souvent désigné sous le nom de panique satanique, voit le jour dans un climat d’incertitude sociale : crise économique, montée du chômage, transformations familiales, et perte de confiance dans les institutions traditionnelles.
Les médias jouent alors un rôle central. Ils multiplient les reportages sensationnalistes sur les sectes, les possessions démoniaques, les crimes attribués au satanisme, créant un climat de peur et de suspicion. Des émissions de télévision, des livres à succès et des films d’horreur exploitent ce filon, renforçant l’idée que le mal rôde partout, prêt à s’emparer des plus vulnérables.
C’est dans ce contexte que les Warren trouvent un terrain fertile pour leurs récits. Leur discours, qui propose une explication simple et rassurante à des phénomènes inquiétants – l’intervention du diable ou d’esprits malveillants –, séduit un public en quête de repères. Leur capacité à incarner la lutte contre le mal répond à une demande sociale forte : celle de voir le surnaturel expliqué, maîtrisé, et combattu par des experts autoproclamés.
Le livre montre que sans cette panique satanique et cette médiatisation intense, le couple Warren n’aurait sans doute jamais connu un tel succès. Ils ont su exploiter les peurs collectives de leur époque, transformant l’angoisse sociale en opportunité commerciale grâce à leur sens du récit et à leur présence dans les médias.